Lorsque j’ai refermé Esprit d’hiver, de Laura Kasischke, je n’avais qu’une seule envie : continuer à découvrir cette auteur qui avait su m’embarquer dans son univers angoissant légèrement fantastique. J’ai donc lu Les Revenants. Mauvaise idée.
L’histoire se passe sur un campus américain. On suit quatre personnages, à trois époques différentes. Craig est au centre de tout le roman. Dès le départ, on assiste à son accident de voiture avec sa petite amie Nicole Werner, qui meurt sur le coup. Tout le campus se ligue contre lui, notamment Omega Thêta Tau, la sororité de Nicole, et le rend responsable de sa disparition. Shelly fut témoin de la scène, mais ne put jamais raconter ce qui était arrivé. Perry est l’ami de Craig, son compagnon de chambre, mais aussi un ami d’enfance de Nicole, un des seuls à la connaître vraiment. Reste Mira, professeur d’anthropologie de la mort sur le campus, qui va faire de cette histoire son sujet d’étude. Car il semble que Nicole soit revenue.
Il m’a bien fallu 150 pages avant d’assembler les pièces qui lient ces personnages et de comprendre les flashbacks incessants que l’auteur insère au milieu du récit, remontant à l’installation de Craig sur le campus, à sa rencontre avec Nicole, etc. Ensuite, j’y ai trouvé des incohérences, des longueurs, des frustrations. Des incohérences dans le récit et dans l’attitude de certains personnages, des longueurs dans l’évocation parallèle des vies à côté qui n’apportent pas grand-chose au récit et des frustrations surtout à la fin car j’ai clairement cru qu’il manquait un chapitre !
Bref, non seulement j’avais deviné le nœud du roman très rapidement (ce qui m’arrive rarement), mais en plus je me suis ennuyée sans parvenir à me sentir concernée ni par les pratiques abusives des communautés helléniques des universités américaines, ni par l’hypocrisie d’une société à qui le secret sert encore de moralité.